jeudi 27 novembre 2008

Claude Lévi-Strauss a 100 ans

Portrait de Claude Lévi-Strauss. Je vous recommande également le collage très réussi de Laurent Blachier "Claude Lévi-Strauss et la famille identitariste" sur son blog "Samples d'Esprits"

Un des plus grands penseurs du XXème siècle fête son centenaire! Claude Lévi-Strauss est un anthropologue (science qui étudie l'homme) qui a débuté sa "carrière" à partir de 1935, (quelques années après la grande exposition coloniale de 1931, où l'on exposait les indigènes...) au Brésil où il enseignait à l'université de Sao Paulo et où il put étudier les sociétés dites "primitives" de l'Amazonie, celles-là mêmes qu'aujourd'hui on se propose de localiser par avions-radars...(lire ici)


La pensée de Lévi-Strauss est complexe et il me paraît présomptueux de vouloir l'expliquer ici! Je me contente donc de vous dire que cet homme, qui a raconté ses premières expériences dans le best-seller Tristes Tropiques en 1955 (cliquez sur le titre pour lire ce livre) a œuvré à une meilleure connaissance de l'humanité, et à une nouvelle approche de l'ethnologie, qui ne se contente plus de la référence occidentale pour étudier les "primitifs"; même si son message, salué par tous (ou presque), semble ne pas avoir été entendu:

Extrait du Zapping de Canal+ en 2004



Liens pour découvrir l'oeuvre et la pensée de Claude Lévy-Strauss:

Une chanson de Renaud, idéale pour fêter un centenaire:


La géographie est un jeu!


Pour réviser (et c'est apparemment plus que nécessaire pour certains) les pays européens et leurs capitales d'une façon un peu différente je vous propose aujourd'hui une petite compilation de "jeux pédagogiques".

Ce message vaut en particulier pour les élèves de 1ère qui seront interrogés sur une carte de l'Europe (mais aussi sur le cours), samedi matin.

Le site Jeux Géographiques propose plusieurs jeux en flash: je vous recommande tout particulièrement le GeoQuizz (sélectionnez ensuite le continent européen) et Villes d'Europe (il s'agit de viser au plus près de la ville demandée. Attention, il n'y a pas que des capitales...).


Le Stateris (formé du mot "State", c'est-à-dire États, et "Tetris", incontournable et cultissime jeu vidéo des années 1980 et 1990) sur le site MapMSG (qui propose de réalisé des animations personnalisées avec des messages sous forme de signaux de fumée ou en forme de "crop circles") est très original et très utile: vous retiendrez mieux les formes des pays (ce qui est assez pratique lorsque l'on est face à un fond de carte vierge...). Le Stateris se décline en version Amérique, Brési, Chine, France, Allemagne, USA, etc...


Deux sites pour réviser plus spécifiquement les capitales européennes: sur le site Jeuxdroles.fr et sur le site jeuxdememoire.net, sous une forme différente (vous travaillerez votre mémoire en même temps), il y a trois jeux disponibles: ici, ici et ici.

Enfin un jeu à l'échelle mondiale mais excellent et que vous recommande vivement: How well do you know your world consiste à viser au plus près les villes et principaux monuments du monde…les niveaux étant de plus en plus difficiles. Plus vous êtes proche de la cible, plus vous gagnez de points pour atteindre le niveau suivant.

PS: attention, dans la plupart de ces jeux ne figurent ni le Monténégro ni le Kosovo, créé repectivement en 2006 et 2008.

jeudi 20 novembre 2008

La Banque Mondiale vue par Erik Orsenna

Le siège de la Banque Mondiale, Washington D.C., USA. Un lieu moteur de la mondialisation?

Pour bien comprendre de quoi il s'agit, une vidéo proposée par lewebpedagogique.com en partenariat avec la BNP:




La Banque Mondiale en quelques chiffres:
La Banque Mondiale a été créée en 1944, lors de la conférence de Bretton Woods.
Composée au départ de 44 pays, elle en compte aujourd'hui 185.
Entre 2005 et 2008, la Banque Mondiale a versé 12 milliards d'euros aux pays en développement.
Les principaux pays donateurs sont Etats-Unis, Royaume-Uni, Japon, Allemagne, France. Récemment la Chine est devenue pour la première fois un pays donateur.
Les principaux pays "bénéficiaires" sont l'Inde, le Pakistan, le Viêt Nam, le Nigéria et l'Ethiopie.
Le président de la Banque Mondiale, qui emploie 10000 personnes, est Robert Zoellick.

Logo de la Banque Mondiale

Le texte de l'académicien Erik Orsenna que je vous ai lu en classe, extrait de Voyage aux pays du coton. Petit précis de mondialisation (Fayard, 2006) un livre à lire absolument (un jour en tous cas):

"[...] À ceux qui, comme moi, aiment tout à la fois la proximité de la décision et le spectacle de la diversité épidermique de notre planète, je conseille un banc, à la pointe ouest du triangle formé par la 18th Street, H Street et Pennsylvania Avenue [Washington]. Vous aurez une vue imprenable sur un immeuble de verre, rendez-vous de tous les peuples de la Terre. Certains vous diront qu'un autre banc, new-yorkais celui-ci, face au siège des Nations unies, vous procurera plus de plaisir encore. Ne les écoutez pas. Car l'ONU décide rarement. Tandis que, dans mon immeuble de verre, on n'arrête pas de trancher, choisir, imposer... Mon immeuble de verre est le plus géante des cliniques en même temps que la plus sévère des écoles de la modernité. On y répare la moitié (pauvre) du monde et on tente de lui inculquer les règles de base de toute civilisation. Mon immeuble de verre est l'immeuble le plus important du monde, puisque c'est celui de la Banque mondiale. Un immeuble où une foule n'arrête pas d'entrer et d'où une autre foule n'arrête pas de sortir. En effet, les banquiers mondiaux sont perpétuellement en mission : quand on est médecin et pédagogue, il faut aller à la rencontre des populations. Des rencontres très profitables pour les compagnies aériennes et les agences de tourisme (un banquier mondial ne peut se permettre – standing oblige – de voyager en classe économique). Et aussi bénéfique pour les banquiers mondiaux, puisque les missions s'accompagnent de frais de mission. Mais ne soyons pas médisant. L'avidité pécuniaire, chez un banquier mondial qui se respecte, n'est qu'une motivation secondaire. Le vrai moteur du banquier mondial, c'est la passion d'avoir raison en tout, toujours et partout. A chacun des mes voyages, même les plus lointains, de l'autre côté de la mer, au bout de pistes improbables et défoncées, je suis tombé sur un banquier mondial. Et sur l'irrigation, le paludisme, le microcrédit ou l'alphabétisation des filles, le banquier avait raison. Deux jours entiers, bien assis sur mon banc, au bord de Pennsylvania Avenue, je n'ai pas quitté des yeux les deux foules bigarrées, celle qui entrait dans l'immeuble et celle qui en sortait, celle qui partait en mission et celle qui en revenait. J'aurais peut-être dû me lever, me poster devant la porte et poser des questions : puisqu'ils savaient tout sur tout, ces missionnaires auraient pu m'expliquer les secrets du coton. Mais une lassitude m'a retenu. Je savais ce qu'ils me répéteraient tous. Privatisation. Privatisation au Mali, privatisation en Égypte, privatisation en Ouzbékistan, privatisation en Inde... Comment croire qu'un seul mot puisse répondre à toutes les questions du monde? Peut-être qu'une seule banque pour le monde entier, même remplie de foules voyageuses et bigarrée, n'est pas une bonne idée?"

(Voyage aux pays du coton. Petit précis de mondialisation, Fayard, 2006, p:59 à 61)


Manifestation contre la Banque Mondiale ici à Jakarta (Indonésie) en 2004: on lit disctinctement un "Shut Down!! The World Bank", assez explicite. Article sur une autre manifestation anti-Banque Mondiale (et anti-FMI, les deux sont souvent associés) à Port-Louis (Ile Maurice) en 2005. En 2007, le président Vénézulien, Hugo Chavez a déclarer vouloir quitter la Banque Mondiale et le FMI mais ne s'est toujours pas exécuté. Tous repprochent aux deux institutions de servir les intérêts des firmes transnationales et des Etats les plus puissants.

Une autre citation extraite du livre d'Orsenna que je n'ai pas eu le temps de vous lire mais très intéressante. Encore une fois les organisations internationales qui organisent le monde sont, indirectement, pointées du doigt:


"La mondialisation n'est pas seulement une affaire d'espace. Elle a ouvert la guerre des horloges.
Aux siècles précédents, les économies nationales ne se pressaient pas trop: elles se construisaient, bien à l'abri de frontières douanières très hautes et très étanches. Elles ne s'ouvraient qu'une fois assez fortes pour se mesurer aux rivaux les plus redoutables. Aujourd'hui, ces protections, ces lenteurs "éducatives" ne sont plus autorisées. A peine a-t-on commencé à naviguer qu'il faut affronter le vent du large."

(Voyage aux pays du coton. Petit précis de mondialisation, Fayard, 2006, p:48)


QUELQUES LIENS POUR APPROFONDIR:
La Banque Mondiale sur le site de la Documentation Française.
La Banque Mondiale sur Wikipédia.
Critiques du livre d'Erik Orsenna (allez voir la très originale page d'accueil de son site, dommage, Voyage aux pays du coton n'y figure pas...) sur Biblioblog, sur Afrik.com, sur les Cafés Géographiques, sur Le Télégramme.com,

mercredi 19 novembre 2008

Découvrez Al-Idrisi, géographe arabe du XIIème siècle

Timbre espagnol de la prestigieuse collection "Personnages" rendant hommage au géographe arabe Al Idrissi (vers 1100- vers 1165) qui est un des plus célèbres cartographes de la Méditerranée. L'Espagne a été marquée par la présence arabo-musulmane au Moyen Âge: on peut voir ici un hommage à cette période qui fait la fierté de l'Andalousie (qui vient d'Al Andalus, nom donné au territoire espagnol dominé par les musulmans) aujourd'hui.


Pour introduire le chapitre d'histoire consacré à l'espace méditerranéen au XIIème siècle je vous propose de partir à la découverte d'un personnage dont je vous ai déjà parlé lorsque l'on a évoqué les représentations cartographiques du monde: Al Idrissi. Souvenez-vous de ce planisphère "à l'envers" (donc le sud est en haut de la carte):

Le monde connu vu par Al Idrissi, carte extraite du Livre de Roger (1158)
(source: wikipedia)

Cet homme, mal connu, est pourtant un symbole de la richesse des échanges entre civilisations à cette époque: né aux environs de Ceuta (aujourd'hui enclave espagnole au Maroc) il a fait ses études dans la prestigieuse université de Cordoue à l'époque des Almoravides. Ensuite il voyagea aux quatre coins du bassin méditerranéen avant d'arriver, sans que l'on sache vraiment comment, à Palerme en Sicile où il s'engagea auprès du roi normand Roger II (1095-1154) qui contrôlait alors le sud de l'Italie. Al Idrissi s'attache pendant 18 ans à réaliser la commande du prince chrétien: un planisphère et un commentaire géographique. Le Livre de Roger ou La Géographie ou encore Livre du divertissement de celui qui désire découvrir le monde (Kitāb nuzhat al-mushtāq fī ikhtirāq al-āfāq) est achevé en 1157. On perd toute trace d'Al Idrissi par la suite! C'est surtout au XVème et XVème siècle que cet ouvrage devient une référence, dans l'Europe de la Renaissance. Pour découvrir ce travail exceptionnel et savoir par quelle méthode il a été réalisé plongez-vous dans l'exposition virtuelle proposée par la BnF (cliquez sur l'image ci-dessous pour y accèder):

Le planisphère d'Al Idrissi, renversé
(source: wikipedia)

Bonne visite! (on en reparle vendredi: je rappelle que vous devez apporter vos manuels)

QUELQUES LIENS POUR APPROFONDIR:
Pour en savoir plus sur l'exposition de la BnF consacrée à Al Idrisi: Martine Cohen-Hadria, Al-Idrisi - Une vision du monde méditerranéen au XIIème siècle, 2001.

Le dossier spécial "La géographie au Moyen Âge" sur le site du journal en ligne des élèves du lycée Pierre et Marie Curie de Châteauroux, PMC Mag, consacre plusieurs articles à Al Idrissi (ici, ici, ici et ici) et un autre au Monde vu par les chrétiens au Moyen Âge, très intéressant.

Superbe projet réalisé par une classe de 5ème intitulé: "Savants et voyageurs dans la Méditerranée au XIIème siècle", réalisé à partir de l'exposition virtuelle de la BnF. A voir absolument.

samedi 15 novembre 2008

Mondialisation et transports (1) : Flux aériens et aéroports

Le projet "World Central International Airport" (ou Al Maktoum International Airport) à Dubaï: futur centre du monde?

Une industrie surdimensionnée?

Dubaï, ville des Emirats arabes unis, célèbre pour ses extravagances architecturales (les îles artificielles en formes de palmier, la plus haute tour du monde, la ville "verte" au milieu du désert...) qui nous épatent autant qu'elles nous font nous interroger sur le futur de la planète, vient de lancer un nouveau projet grandiose: possédant déjà un aéroport international de taille très honorable (deux aérogares à 4km du centre ville et une capacité d'accueil estimée à 70 millions de passagers, soit le double du nombre de passagers qui transitent aujourd'hui par cet aéroport, très utilisé par la compagnie "nationale" Emirates, bien connue des amateurs de football), les riches investisseurs de Dubaï viennent d'inaugurer (décembre 2007), 40 km plus loin au milieu du désert, la construction du plus grand aéroport du monde. La capacité d'accueil de ces six nouvelles aérogares est estimée à 120 millions de passagers par an (le 1er aéroport mondial, Atlanta, en accueille 90 millions) et à 12 millions de tonnes de fret, c'est-à-dire trois fois plus que ce que reçoit l'aéroport de Memphis, n°1 dans ce domaine. Il faut dire que Dubaï, relais du système monde (voir p:28) a vu son trafic aéroportuaire augmenter de plus de 300% entre 1997 et 2006! Ce nouveau géant du trafic aérien devrait ouvrir ses pistes en 2017.

En parlant de géants, l'Europe n'est pas en reste, avec les deux plus gros porteurs de la catégorie construits par Airbus, un Groupement d'Intérêts Economiques (GIE) né de la fusion de 6 groupes européens de pays différents (Allemagne, France, Grande-Bretagne, Espagne, Belgique, Pays-Bas) est devenu en 40 ans le premier constructeur mondial d'avions civils avec 453 livraisons et 1341 commandes. Airbus est une filiale d'EADS (European Aeronautic Defence and Space Company), leader de l'industrie de la défense (en concurrence avec Boeing), multinationale puissante, fleuron de l'industrie européenne (110 000 salariés, 39 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2007):

L'Aibus A300-600ST plus connu sous le nom de Beluga (1994) est l'avion cargo offrant la plus grande capacité de transport: jusqu'à 50 tonnes sur 2700 km maximum. Il n'existe que 5 exemplaires, tous sont la proriété d'Airbus Transport International qui les utilise pour diminuer les coûts de transports entre ses différents sites de productions, notamment pour l'A380 (même si certaines pièces, trop volumineuses doivent être transportées par mer ou route):

Transport des pièces de l'A380 jusqu'à la chaîne d'assemblage finale à Toulouse

L'Airbus 380, ou Superjumbo, est le plus gros avion avion civil jamais construit, le 3ème plus gros avion de tous les temps. Il peut transporter de de 555 à 853 passagers avec une autonomie de 15000 kilomètres. Le premier vol a eut lieu en 2005, le premier vol commercial en 2007 sur Singapore Airlines. Une version cargo est toujours en projet: l'A380-800F pourrait transporter 150 tonnes de fret!

Les flux aériens, "marqueurs de la mondialisation"

Les flux aériens sont des marqueurs de la mondialisations, ils suivent les autres flux majeurs majeurs de l'économie mondiale, comme ceux du tourisme (passagers) et des marchandises (le fret). Pour obverser la façon dont ils marquent (au sens propre) le monde dans lequel nous vivons, il suffit bien souvent de lever la tête (30000 avions par jour dans le ciel européen) pour voir les "traces" des avions dans le ciel. Pour une vision plus globale je vous propose cette animation vidéo (qui tourne beaucoup sur internet et dont je vous ai parlé mercredi) qui retrace 24h de trafic aérien et dans laquelle chaque avion est symbolisé par un point lumineux:

24 heures de trafic aérien dans le monde....


Et en Europe?



Mais où vont tous ces avions?...

Les aéroports internationaux: lieux d'impulsion de la mondialisation

Aéroport de Paris-Roissy-Charles-de-Gaulle, 60 millions de passagers par an.

Le trafic aérien en cartes et en chiffres

Le trafic intérieur français entre 1978 et 2000 (2001), université de La Rochelle

Le transport aérien, qui vient tout juste de fêter ses 100 ans (1903: premier vol des frères Wright), permet par sa vitesse de réduire considérablement les distances: ce gain de temps, si précieux, explique la multiplication des flux aériens, nourris par la multiplication des échanges et la mobilité accrue des hommes. Les vols commerciaux ont commencé en 1919 entre la France et l'Angterre. En 1993, 1,3 milliard de personnes avaient voyagé en avion, elles furent 3,6 milliards en 2000 et 4 milliards en 2004 et 4,8 milliards l'année dernière! Mais encore plus que le transport de personnes, c'est le fret qui tire la croissance du trafic aérien: en 2007, 85 millions de tonnes de marchandises ont voyagé en avion.

Trafic de passagers aériens (2002), Sciences po cartograhie

Le trafic aérien, de personnes et de biens, se concentre dans l'hémisphère nord, là où se concentrent les hommes et les richesses. Il concerne donc principalement, l'Amérique du nord (32% du trafic global), l'Europe (31%) et l'Asie du Pacifique ou Asie Orientale (24%): c'est, donc sans surprise, la Triade qui domine le trafic. Et en particulier l'Europe et l'Amérique du Nord qui concentrent plus de 60% du trafic. Le leader incontesté restant les Etats-Unis.


Voies aériennes les plus rentables (1995), Sciences po cartographie

Les flux aériens entre les 25 premières plateformes (2005), académie de Nantes

Il faut distinguer ici aux flux intercontinentaux qui représentent 50% des flux aériens, l'autre moitié concernant les voyages à l'intérieur des continents, les flux intracontinentaux. L'importance des flux continentaux en Amérique du Nord illustre bien la place des Etats-Unis dans le trafic global. Les plus grands aéroports du monde, en nombre de passagers, se trouvent aux Etats-Unis: Atlanta avec 90 millions de passagers en 2007 est le n°1 en grande partie grâce aux vols intérieurs, même chose pour l'aéroport de Chicago classé deuxième (76 millions).

Si on ne tient compte que des vols internationaux, entre deux pays différents, c'est Londres qui arrivent en tête (62 millions) devant Paris (55 millions) et Amsterdam (48 millions).

La hiérarchie est transformée si l'on tient uniquement compte des marchandises: les aéroports de Memphis aux Nord-Est des Etats-Unis (3,8 millions de tonnes de fret), de Hong-Kong (3,7 tonnes) et d'Anchorage en Alaska (2,8 tonnes) arrivent en tête

Pour les échanges intercontinentaux on distingue 3 voies aériennes majeures:
  • l'Atlantique Nord entre l'Europe de l'Ouest et l'Amérique du Nord-Est
  • la route trans-Pacifique entre l'Asie de l'Est et l'Amérique du Nord-Ouest
  • la voie eurasiatique entre l'Europe de l'Ouest et l'Asie de l'Est

Polarisation des échanges aériens (2005), académie de Nantes

La Triade domine quantitativement le trafic aérien, mais la croissance de l'activité aérienne (passagers et fret) y est moins rapide qu'ailleurs. Si en Europe la croissance se poursuit (+6% en moyenne) on assiste à un fort ralentissement aux Etats-Unis. En Asie (+9%), au Moyen-Orient (+12%) et en Afrique (+11%) l'activité est en plein essor. C'est à Dubaï, au Moyen-Orient, que va sortir de terre le plus grand aéroport du monde.

2008: année noire? La sonnette d'alarme a été tirée en octobre dernier par L'Association Internationale du Transport Aérien (AITA). Pour la première fois depuis 2003, le trafic aérien mondial est en net recul, aussi bien pour les passagers (-2,9%) que pour le fret (-7,7%). Toutes les parties du monde, sauf l'Amérique latine (mais la croissance est en net recul), sont concernées par cette baisse. Pour ce qui est du fret, la région la plus touchée est l'Asie Orientale, -7,7%). Le constat de directeur de l'AITA est sans appel: La Chine et l'Inde "n'exporte plus car les grands consommateurs, Europe et Etats-Unis, n'achètent plus". Cette baisse rapide et brutale (30 compagnies aériennes ont fait faillite dans les neufs premiers mois de l'année, 20 entreprises de transport seraient en difficulté) va sans doute se poursuivre, malgré la baisse du prix du pétrole qui ne compense pas le recul de la demande.


Hub et plate-formes multimodales

Les plus grands aéroports, souvent associés aux grandes métropoles, sont des lieux de passage et donc de transition entre deux moyens de transports. On parle alors de plate-forme de correspondance (ou hub en anglais) et de pôles d'échanges pour les passagers, de plate-forme multimodale pour les marchandises.

Le système des "hubs" (littéralement "moyeu", le centre d'une roue)
Désigne un noeud, c'est-à-dire le point central d'un réseau de communication, celui qui assure un maximum de correspondances. Les objectifs sont, pour le passager, de changer rapidement et facilement de vol en allant d'une aérogare à l'autre; pour les compagnies aériennes il s'agit de limiter le nombre de lieux de correspondance (la concentration des activités permet la réduction des coûts) et d'optimiser le taux de remplissage des avions (synchronisation entre les horaires des vols intérieurs et ceux des vols internationaux). Par exemple, en France vous êtes obligé de passer par Paris pour aller à New York. Ce système, né dans les années 1980, dans les aéroports américains a été adopté par de nombreuses compagnies, dans de nombreux aéroports (liste ici).

Aéroport international de Dallas, 5ème rang mondial, principal "hub" ou plate-forme de correspondance de la compagnie American Airlines: 800 départs quotidiens et 84% des vols de la compagnie y passent.

Les pôles d'échanges
L'efficacité des correspondances fait aussi partie des objectifs des pôles d'échanges. Mais à la différence des hubs, le pôle d'échange à aussi vocation à accompagner le voyageur hors de l'aéroport, lui faire changer de mode de transport (pour le hub c'est d'un avion à un autre): ce noeud doit donc s'intégrer dans un réseau de transport diversifié et lié au centre urbain. Cette idée est bien illustrée par le document ci-dessous:

"Plus pratique, plus confortable, plus calme"
Plan de l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle destiné aux 60 millions de voyageurs qui y passent chaque année. De là ces voyageurs peuvent se rende où ils veulent par les airs (destinations nationales ou internationales) bien sûr, mais aussi par la route (parkings, locations de voitures, taxis, bus ou même cars à proximité de deux autoroutes) ou par le rail (RER ou TGV).

Les plate-formes multimodales
Cela désigne le lieu de transbordement, c'est-à-dire là où le fret change de mode de transport (Avion => Camion => Bateau par exemple) pour atteindre son objectif final. Ces lieux naissent du développement du transport intermodal, mode de déplacement qui combine plusieurs moyens de transports (exemple: camion + train => ferroutage) demande une logistique, un équipement et une main d'oeuvre spécifiques (ex: les dockers dans les ports). Pour plus d'efficacité les entreprises de transport utilisent les unités de transport intermodal standardisées comme les conteneurs (dont je vous reparle bientôt sur le blog).
Pour mieux comprendre en quoi un aéroport peut être une plate-forme multimodale allez voir celui du Cap dans la carte Google en fin d'article.

L'entreprise de transport MTM (Mondial Transit Multimodal) est spécialisée dans le transport routier, transport aérien ou transport maritime de marchandise en national ou à l'international.

Avions de l'entreprise de transport Fedex, qui tient son quartier général dans l'aéroport de Memphis (USA), premier aéroport mondial pour le transport de fret. Au premier plan on peut observer les unités de transport intermodal standardisées.


Le monde des aéroports avec Google Map

(ce logiciel très simple d'utilisation pourrait vous servir à cartographier votre objet dans la mondialisation...)


Agrandir le plan

Légende:
BLEU => les 10 plus grands aéroports du monde pour le transport de passagers
VIOLET => les 5 plus grands aéroports du monde pour le transport de fret
VERT => les aéroports de Dubaï
JAUNE => les 5 plus grands aéroports d'Afrique (des relais du système monde)
ROUGE => les aéroports les plus dangereux du monde (liste non exhaustive...)

LIENS
Les chiffres de 2006 sur le site du ministère de l'équipement
Les chiffres de 2007 sur Airports Council International
2008: première baisse du nombre de passagers depuis 2003 sur le site des Echos.
Les plus grands aéroports du monde...et les plus dangereux sur le site de L'Humanité (2000)
Classement des aéroports sur Wikipédia pour les passagers et pour les passagers internationaux

La cucaracha: ¿hablas español?


Un petit message rapide pour vous présenter un nouveau venu dans la blogosphère pédagogique, un blog d'espagnol (une fois n'est pas coutume) destiné aux lycéens!


Vous trouverez des quizz, de la musique, des caricatures, des vidéos accompagnés de différents exercices de compréhension orale et écrite.

Certains articles font directement référence aux problématiques abordées en géographie ou en ECJS, je vous en propose ici quelques-uns:
  • La crisis: la crise économique touche aussi l'Espagne
  • Desigualdades: les inégalités dans le monde (avec un très bon reportage sur l'immigration clandestine)
  • Violencia conyugal: sur les actions de l'Espagne pour réduire les violences faites aux femmes
¡Buen viaje!

Europe et Euro: le quizz

Carte de la "vieille Europe" réalisée par Justine Smith à partir des monnaies européennes en circulation avant l'entrée en vigueur de l'Euro et extraite du site Strange Maps.

L'Euro, notre monnaie à nous, citoyens européens, est aujourd'hui la première monnaie au monde pour la quantité de billets en circulation: 610 milliards d'euros. Elle n'est que deuxième, derrière le dollar, pour les transactions mais la force économique que représente l'Euro semble être un atout pour l'Europe actuellement. Ainsi, en décembre 2007, le président de la Banque Centrale Européenne, pour sa bonne gestion de la crise des subprimes, a été élu "homme de l'année" par le Financial Times, bible des acteurs économiques de la City londonienne. Au point qu'à l'image de la Suède (membre de l'UE qui a rejeté l'euro par un référendum en septembre 2003), le Danemark (membre de l'UE qui a rejeté l'euro en 2000) et l'Islande (qui n'est pas membre de l'UE) envisageraient d'intérgrer rapidement la zone euro: "Un Euro opportuniste" (28 octobre 2008) et "Le Danemark maintient son référendum sur l'Europe" (8 octobre 2008)

Caricature de Melize, février 2008

Le projet d'une monnaie unique européenne et d'une politique économique commune remonterait à l'époque du Second Empire, mais c'est seulement avec la construction européenne (à partir de 19 ) et surtout à partir des années 1970-1980 avec la mise en place de du Système Monétaire Européen en 1978 accompagné de la création d'une devise référence pour les pays membres de la CEE, puis avec les signatures de l'Acte unique en 1986 et du Traité de Maastricht en 1992: la création de la monnaie unique devient alors une réalité. Toutefois il est prévu dans les critères de convergences que les pays de l'Union Européenne s'engagent à respecter des règles précises en matière de politique économique. Ces critères sont la base du Pacte de stabilité et de croissance signé par les membres de la zone euro en 1997. La politique monétaire (par exemple fixer les taux d'intérêts) de la zone euro est dirigée par la Banque Centrale Européenne (la BCE) créée en 1998 dont le siège se trouve à Francfort, qui est aussi la 3ème place boursière du monde.

Le futur ancien siège de la Banque Centrale Européenne à Francfort (Allemagne)

L'Euro est depuis 1999 la monnaie officielle de l'Union Européenne et, depuis le 1er janvier 2002, la monnaie unique de la Zone Euro qui compte aujourd'hui 15 pays membres mais qui à vocation à s'agrandir. Les 12 "fondateurs" de la zone Euro ont été rejoint successivement par la Grèce (2001), la Slovénie (2007), Chypre et Malte (2008). L'adhésion à l'Euro de la Slovaquie sera officielle le 1er janvier 2009.

La zone euro en cartes:

Euro en Europe

La zone euro sur wikipedia



Pour mieux comprendre l'histoire et les enjeux de la "monnaie unique européenne" je vous propose un quizz niveau "difficile" (pas trop quand même...) car avec certaines questions sont un peu plus complexes que d'autres et peuvent demander quelques recherches personnelles: agrandissez les cartes de cet article (clic-droit et "ouvrir dans un nouvel onglet" ou "nouvelle fenêtre" pour ceux qui n'ont pas fait de mise à jour...) et explorez les liens proposés pour réussir un sans faute!

Le Quizz



PS: je suis désolé d'insister mais pour "aux dépens" c'est bien moi qui avait raison, la preuve ici, à vos dépens...(moyen mnémotechnique: "aux dépens, ça ne dépend pas")

vendredi 14 novembre 2008

Cartographier la mondialisation

Les territoires de la mondialisation: lieux, acteurs et flux
Croquis de synthèse réalisé par Jérôme Picq, et mis en ligne, avec sa légende, sur son blog: Histoire, Géographie et Arts pour tous


Vous devez pour mercredi prochain réalisé le croquis de synthèse proposé p:38-39 du manuel: "L'espace mondialisé: centres d'impulsion et interdépendances".

Le but est de vous faire vous interrogez sur les figurés que vous allez utiliser pour représentez cet espace mondialisé. Vous devez bien sûr définir le sujet puis suivre la démarche proposée par le manuel avant de vous lancer dans la réalisation de ce croquis et utiliser les cartes du manuel (ou d'autres si vous voulez à la condition de respecter le sens de la légende).

La légende est déjà organisée, vous devez la mettre en forme et en couleurs sur le fond de carte que je vous ai distribué. Je vous conseille d'en faire des photocopies et de les utiliser comme brouillon (même si le jour du bac vous n'en aurez pas...). Vous pouvez aussi télécharger des "fonds de cartes" aux adresses indiquées par ce titre dans la colonne des liens, rubrique "Les pros de la géo)

Pour vous aider, je vous propose les liens vers les sites dont je vous ai parlé en classe:
  • La méthode sur Un coin de Paradis : très clair et très bien réalisé ce serait dommage de s'en passer. Si vous voulez encore approfondir, le site de F. Monthé, dédié à la cartograghie (Pensez aussi au polycopié distribué en début d'année)
  • Si vous voulez faire une carte sans bouger de votre ordinateur c'est possible!: le très sérieux et officiel site de l'académie de Reims propose en effet une animation cartographique en ligne très intéressante (et écolo...). Jouer avec les formes et les couleurs puis imprimez votre croquis en quelques clics (enfin il en faut quelques-uns quand même...). Quelques propositions de sujets sur la mondialisation tirées de ce site: La concentration industrielle dans le monde ; Les flux maritimes dans le monde ; L'organisation géographique du monde (attention ce n'est pas le titre qu'il faut donner au croquis)
Travaillez bien!

dimanche 9 novembre 2008

Mémoires de guerre: les 90 ans du 11 novembre 1918

Foch signant l'armistice le 11 novembre 1918 à Rethondes (forêt de Compiègne)

Demain c'est le 11 novembre, le monde va célébrer le 90ème anniversaire de l'armistice de 1918 et donc la fin de la terrible guerre 1914-1918. Quelques chiffres pour mieux comprendre ce que fut la "Grande Guerre", qui avait tellement marqué les esprits qu'elle devait être "la der des ders" (la dernière des dernières): 1561 jours de combats, 70 millions de combattants, 10 millions de morts, 21 millions de blessés. La Première Guerre mondiale c'est la première guerre totale, qui mobilise toutes les forces (économiques et humaines) des nations belligérantes et qui va se distinguer par l'introduction de nouvelles techniques de guerre: la tranchée, l'importance de l'artillerie (26000 wagons de munitions furent nécessaires pour la seule offensive du Chemin des Dames en 1917), l'apparition des mitrailleuses, des gaz, des lances-flammes, des avions et des chars...c'est le début de "l'ère de la violence industrielle" (Antoine Prost), celle qui atteindra son apogée lors de la Seconde Guerre mondiale, 1939-1945.

Pourquoi célèbre-t-on encore le 11 novembre, 90 ans après? L'histoirien Jean-Jacques Becker donne, dans l'article "En finir avec le 11 novembre?" du n°336 de la revue l'Histoire (voir ci-dessous), quatre bonnes raisons de ne pas oublier cette date, et ce qu'elle représente:
  • rendre hommage aux hommes qui sont morts pour la France, ne pas oublier leur sacrifice
  • continuer à célébrer la fin de la guerre en s'inspirant "du plus jamais ça" des anciens combattants pendant l'entre-deux guerres et en se rappelant l'horreur de la guerre.
  • se souvenir que l'armistice signe la victoire du camp du progrès et de la démocratie, face aux monarchies autoritaires.
  • rappeler que cette commémoration du 11 novembre est devenue au fil du temps porteur de l'idée d'une paix nécessaire sur le "petit continent" européen. Becker voit dans le 11 novembre le début de la construction européenne et propose d'y associer les morts de toutes les guerres, de tous les pays européens.

Ce sont les anciens combattants qui ont fait pression pour que le 11 novembre devienne un jour férié (effectif par la loi du "jour du souvenir" en 1922). Dès 1920, l'idée de rendre hommage aux soldats morts pour la France est matérialisée par la tombe du soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe. La flamme est ajoutée en 1923. Sur cette photo du 14 juillet 1924, ce sont les "gueules cassées", "mutilés de guerres" ou "gradés de la blessure" qui ravivent la flamme. Cliquez sur l'image pour en savoir plus sur l'Association des Grands Invalides de Guerre.

Aux élèves de 1ère STG
: je vous rappelle que vous devez pour le prochain cours choisir un objet symbolique de la guerre 1914-1918, le décrire et expliquer en quoi il est un objet de mémoire. L'objet en question peut avoir été réalisé après la fin de la guerre (un monument aux morts par exemple). Vous devriez trouver dans cet article un certain nombre de pistes au cas où vous n'auriez pas trop d'idées...

Bonus: la région Ile-de-France a publié une très complète brochure, apparemment seulement distribuée aux élèves de 1èreL, pour célébrer le 90ème anniversaire de l'armistice. Cliquez sur l'image ci-dessous pour la télécharger au format pdf:


A la télé

Cela a commencé la semaine dernière avec la diffusion d'un documentaire sur l'enfer de Verdun dont je vous avez parlé ici, ça continue de plus belle à partir de ce soir sur toutes les grandes chaines et sur la TNT. Voici une petite sélection (arbitraire je vous l'accorde) des grands rendez-vous à ne pas manquer:

Les cérémonies de commémorations du 90ème anniversaire de l'armistice du 11 novembre 1918 en direct sur TF1 et France2 à partir de 10h45. Elles se dérouleront notamment en présence du président de la République à l'ossuaire de Douaumont évoqué il y a quelques jours dans l'article: Verdun, aux portes de l'Enfer

La flamme du soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe, passage obligé des cérémonies du 11 novembre

"14-18. Le bruit et la fureur" (2008) sur France 2, mardi 11 novembre, 20h50.
En imaginant le récit d’un soldat qui a traversé toute la guerre et qui parle aussi au nom de ses camarades, le film réalisé par Jean-François Delassus, à partir d’images d’archives colorisées et sonorisées et des travaux de l’historienne Annette Becker, analyse la Grande Guerre sous l’angle d’une immense contradiction entre l’insupportable souffrance des individus sur le front et l’engagement général de toutes les sociétés dans une guerre dont l’ampleur, la violence et le caractère total ont à la fois préfiguré et engendré les tragédies du XXe siècle.
(source: télédoc)
Présentation complète avec vidéos, interviews et quizz sur le site de France2: ici.

Image extraite du documentaire "Le bruit et la fureur" qui montre que comme les ponts avaient été détruits pour empêcher l'avancée de l'armée allemande, il fallait construire des ponts flottants.

"L'héroïque cinématographe" (2003) sur Arte, mercredi 12 novembre, 21h00.
En 1914, les premiers films d’actualité cinématographique sont tournés sur le champ de bataille. L’image cinématographique « prise sur le vif » donne l’illusion que l'information s'est rapprochée du réel. Pourtant, à y regarder de près, les images réellement tournées sur le front sont bien rares. Et les scènes spectaculaires que nous connaissons ont le plus souvent été reconstituées sur des terrains de manœuvre, quelques années après la fin des hostilités.
Ce film reconstitue le journal de guerre de deux opérateurs, entre 1914 et 1918. L’un, Karl Stern, est allemand, l’autre, Alphonse Dessaigne, français. Tout en filmant le conflit de part et d’autre de la ligne de front pour le compte des ciné-actualités de leur pays respectif, chacun a consigné ses réflexions sur ce qu’il filmait et la façon dont il le faisait.
(source: site du Festival international du film d'Amiens)

Les premiers "reporteurs" de guerre font partie de l'armée et s'interrogent sur la façon de filmer la guerre.

Une liste complète des documentaires à voir cette semaine, sur le blog "Un petit coin de Paradis" d'Alex Sauvey.

Dans les kiosques et sur le web

L'Histoire n°336 spécial "11 novembre 1918" (disponible au CDI) dont vous pouvez consulter le sommaire, l'éditorial intitulé "La paix fragile" sur le site de la revue (voir liste des liens) et lire le compte-rendu de lecture sur le blog Le Petit bazar de connaissances tenu par Corinne Budd.



Le Monde publie un hors-série intitulé "14-18, les traces d'une guerre", ce numéro s'intéressant particulièrement à la mémoire de la Première guerre mondiale, tout en faisant le point sur les débats historiographiques qui agitent le petit monde des historiens. Pour ceux qui ne le trouveraient pas en kiosque, il existe une version web très complète sur LeMonde.fr: 1914-1918: 90 ans après (édition spéciale).

Sélection de quelques articles importants sur LeMonde.fr:

L'INA et site Herodote.net sont partenaires pour vous présenter un dossier spécial consacré à la Grande Guerre de 14-18 avec des articles et des vidéos exclusives.

"1918-2008": un dossier complet sur le 11 novembre sur le site du Ministère de la Défense

Un point complet sur les enjeux de cette commémoration sur le blog de Céline Giangermi, "Réussir en HG": 11 novembre 2008: 90ème anniversaire.

En vidéo: La guerre de Lazare Ponticelli (1897-2008) par LibéLabo

Cette année c'est une célébration particulière puisqu'il n'y a plus de "Poilus" (les soldats français qui ont combattu plus de trois mois pendant la Première Guerre mondiale). Dans le monde il ne resterait qu'une dizaine de personnes ayant combattu en 14-18. Le dernier poilu français, Lazare Ponticelli, est décédé le 12 mars 2008, il avait 110 ans (je vous reparlerai de son parcours en cours). Les deux vidéos ci-dessous ont été réalisées en 2005 par l'équipe du LibéLabo (du journal Libération) et nous présentent la guerre de 14 telle que l'a vécu Lazare. Un témoignage riche et bouleversant à ne pas manquer!


Vidéo 1/4: L'Engagement


Vidéo 4/4: Monte Grappa


Liens vers les deux autres épisodes: épisode 2/4: Les tranchées ; épisode 3/4: La fraternisation

Le Télézapping de LeMonde.fr au lendemain (13 mars 2008) du décès de Lazare Ponticelli:



Article de Lyonel Kaufmann sur les conséquences historiques de la mort de Lazare Ponticelli
Les Poilus sur wikipedia
Les derniers Poilus sur wikipedia

En musique: Georges Brassens, La guerre de 14-18 (1962)

Monument de la chanson française, Georges Brassens (1921-1981) est un grand idéaliste, sympathisant anarchiste (il a écrit quelques articles dans le journal Le Libertaire), qui n'aime pas la guerre; c'est dans son œuvre une "opposition sacrée" qui revient souvent (quelques chansons: La guerre, La tondue, Les deux oncles, Le cauchemar, Honte à celui qui peut chanter...). Le facétieux chanteur qui se plaisait à jouer avec les mots pour mieux critiquer son époque avait donné une définition de la guerre dans le premier et unique numéro du journal que voulait lancer Brassens en 1946, Le cri des gueux:

La guerre: Le prestige d'un peuple ne devrait pas être proportionnel à sa puissance militaire mais, puisqu'il en est ainsi de par le monde, il est nécessaire d'avoir une armée solide, malgré le nombre incalculable de brutes que cela fait naître.
(source: brassensenpolitique.free.fr)

Brassens en train de lire le journal Le Libertaire. Il écrivit dans ce journal des articles souvent violents sous les pseudonymes de Gilles Colin ou Geo Cédille entre 1946 et 1947. Quelques titres d'articles: "Vilains propos sur la maréchaussée", "La mort s'en va-t-en guerre contre les gendarmes", "Les policiers tirent en l'air, mais les balles fauchent le peuple", "Qu'attend la masse pour se soulever?"

Brassens dans La guerre 14-18 (dans son 9ème album, Les trompettes de la renommée, 1962) fait la liste des plus grandes et célèbres guerres connues par la France (y compris la guerre d'Algérie "Guerres saintes, guerres sournoises, Qui n'osent pas dire leur nom" référence à la guerre sans nom ou à ce que l'on appelait les évènements d'Algérie entre 1954 et 1962) en faisant logiquement de 14-18, la Grande guerre, sa "préférée"! Car il faut lire cette chanson au second dégré: l'éloge de la guerre ("Chacune a quelque chose pour plaire, Chacune a son petit mérite") est ici tellement exagéré qu'il en devient parodique; Brassens tourne en ridicule toute l'esthétique de la guerre pour mieux la dénoncer, en nous faisant sourire.


Découvrez Georges Brassens!

Les paroles de "La guerre 14-18" sur Le parolier.net
(site à retenir car sans trop de publicité...)

Mais tout le monde n'a pas compris ce "second degré" et cette chanson fit scandale. Beaucoup ont pensé qu'elle déshonorait les soldats tombés pour la France pendant la Pemière Guerre mondiale, ainsi que leur famille. Pourtant dans les années 1960, la "fièvre commémorative" n'était pas au niveau d'aujourd'hui, notamment "à cause" de la concurrence des héros de 39-45: les résistants et les libérateurs. La polémique colle à la peau de Brassens qui en 1978 (soit près de 16 ans après la sortie de la chanson) certains lui repprochaient encore ce texte, et le chanteur, un peu attristé de ce malentendu, s'explique sur le message de sa chanson lors d'une émission de télévision (sur Antenne 2 à l'époque...) consacrée à la paix; car avant d'être anti-guerre, Brassens était un pacifiste:

Cliquez sur l'image pour voir la vidéo sur le site de l'INA
(nécessite la dernière version de Quicktime)

Une analyse complète de la chanson sur analysebrassens.com
Un très bon et très complet travail sur les thèmes de l'oeuvre de Georges Brassens: brassensenpolitique.free.fr

Près de chez vous: Les monuments aux morts

Si des monuments sont construits avant la Première Guerre mondiale, c'est bien celle-ci qui va les populariser et les rendre universels. Entre 1918 et 1925, 30 000 monuments seront inaugurés en France. Avec ces monuments, on a créé un ensemble parfaitement tragique, où l'on peut noter une unité de temps (le 11 novembre), une unité de lieu (le monument aux morts) et une unité d'action (la cérémonie commémorative). Le monument aux morts est une œuvre d'art (le "marché du siècle" pour les architectes, les marbriers et les entrepreneurs de pompes funèbres) qui doit être lue autant qu'être regardée: les mots choisis évoquent la réalité de la mort ("enfant", "héros", "mémoire" "devoir", "sacrifice", "morts", "martyrs", "mémoire" font partie des mots les plus utilisés) et la liste des noms, par ordre alphabétique, renforce l'impression lugubre.
La plupart des monuments aux morts exaltent le patriotisme des soldats tout en aidant les veuves, les orphelins et les survivants à faire face, à supporter la vie après la guerre: ce sont des lieux de deuil et de recueillement.

(d'après l'article d'Anette Becker, "La passion de commémorer", Le Monde, 26 août 1994)

La liste de noms "des enfants" de chaque commune ayant perdu la vie sur les champs de bataille de 14-18: un lieu de souvenir et de mémoire collective incontournable.

Le soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe

Les monuments aux morts ont un sens et portent un message: ici à Lodève (dans l'Hérault), c'est le pacifisme qui est mis en avant (c'est assez rare...). Article wikipedia sur ce monument.

"Monument aux morts" sur wikipedia
"Monuments aux morts pacifistes" sur wikipedia
Le blog Queutchny 14-18 propose de nombreuses potos de monuments aux morts, en France et ailleurs.
Site réalisé par des lycéens sur les monuments aux morts d'Auvergne.