mardi 7 octobre 2008

Rocky IV, symbole de la guerre fraîche?


En 1985, Sylvester Stallone, acteur et cinéaste américain proche de Ronald Reagan dans les années 1980 et des républicains en général (aujourd'hui il annonce qu'il va voter McCain), sort Rocky IV, un film qui sent la Guerre froide à plein nez et qui peut bien illustrer la période de la "guerre fraîche" que l'on a évoquée en cours.

Cette image tirée du générique donne le ton d'entrée:



"C'est eux contre nous" lâchera le pauvre Apollo Creed juste avant d'affronter Ivan Drago "le terrible" dans ce qui sera son dernier combat. L'Amérique vient de perdre son grand champion face à l'ennemi le plus redouté, le soviétique, qui est en plus dopé! Heureusement Rocky Balboa est là et va venger son ami, à Moscou, dans un combat d'anthologie...avec l'ONU dans le rôle de l'arbitre spectateur?



C'est bien l'opposition des deux grands modèles qui est mise en avant ici et tous les clichés sur les deux sociétés y passe: le selfmade man américain contre la machine du Parti communiste, le bon contre le méchant. Quand Rocky annonce qu'il va combattre Drago à Moscou, la réaction de ses proches laisse à penser qu'il part au goulag...

La bande-annonce pour vous faire une idée:

Pourtant Rocky n'est pas vraiment anti-communiste (au contraire de ses compatriotes), ce qu'il veut avant tout c'est venger son ami mort sur le ring. Rocky subit les évènements politiques il n'en est pas l'acteur. Lui ce qu'il veut par dessus tout c'est être aimé, par "Adrienne!" bien sûr mais aussi par le public russe; ce qu'il veut c'est la paix entre les hommes comme le montre son discours à la fin (heureuse) de son combat contre Drago:

"En arrivant ce soir, je ne savais pas ce qui m'attendait. Je sentais que des tas de gens m'haïssaient, mais je ne savais pas comment il fallait prendre ça! Alors, je crois que dans le doute je vous ai haï aussi. Au cours du match, il y a des tas de choses qui ont changé. J'ai vu ce que vous ressentiez pour moi et ce que moi je ressentais pour vous. Sur le "ring", il y avait deux gars qui s'entre-tuaient, mais quand même, c'est mieux que vingt millions. Alors vous voyez, ce que je voulais vous dire, c'est que si moi j'ai changé et que vous avez changé, tout le monde peut arriver à changer."

C'est un discours d'apaisement, de détente... sur le même ton que celui de Reagan lors de la campagne de 1984 pour sa réélection à la présidence des États-Unis.

Cet exemple est bien sûr à utiliser avec des pincettes; en effet il est possible que tous les correcteurs ne soient pas sensibles à la subtilité de la filmographie de Stallone.

Pour en savoir plus sur les relations entre la présidence Reagan et le cinéma d'Hollywood:
Le cinéma des années Reagan: un modèle hollywoodien?

Une critique de la filmographie de Stallone: ICI.

Source pour ce message: cinetudes.com

1 commentaire:

Anthony Lozac'h a dit…

Bonjour Mr Raingeard,

ravi de vous retrouver sur le web. J'aime beaucoup cet article, qui me rappelle les films de mon adolescence...
j'ai recensé votre blog sur mon spoutnik :
http://www.netvibes.com/monspoutnik#Blogs_lycee_1

Bonne continuation,