vendredi 24 octobre 2008

Boris Eltsine (1931-2007)


Apparemment certains d'entre vous ont du mal à situer qui était Boris Eltsine, cette vidéo devrait leur permettre d'en garder un souvenir impérissable, pour les autres c'est un bon moment à revoir:



Boris Eltsine, est célèbre pour avoir été le premier président de la fédération de Russie élu au suffrage universel direct lors d'élections libres, le 12 juin 1991. Il sera le premier dirigeant russe de l'après guerre-froide, celui qui incarne la rupture avec la période soviétique. Il avait adhéré au PCUS en 1961 et est véritablement entré sur la scène politique en profitant et en se faisant l'ardent défenseur des réformes libérales promises par la Perestroïka de Gorbatchev lancé en 1985. La lutte pour le pouvoir entre les deux hommes est âpre: la Russie incarnée par Eltsine représente 76% de la superficie et 54% de la population de l'URSS présidée par Gorbatchev. Elstine en sortira vainqueur en empêchant un coup d'Etat des communistes conservateurs contre Gorbatchev. Elstine est l'homme d'une "époque de liberté et de folie" incarnant la "victoire de la liberté sur le communisme". Il sera réélu, de justesse, en 1996. Cependant, cette époque marque aussi les contours de ce qu'est devenue la Russie aujourd'hui: un régime souvent autoritaire et violent. C'est en effet le début de la guerre en Tchétchénie en 1994, des manoeuvres politiques douteuses, de liens étroits entre autorités politiques et oligarchie financière (composée de magnats russes ayant bénéficié du rachat à prix très attractifs de la privatisation des industries pétrolières et d'exploitation d'hydrocarbures, mais également des propriétaires des grands groupes de presse). Il est, avec ses oligarques favoris, celui qui introduit Vladimir Poutine dans le gouvernement russe en 1999. C'est Poutine qui dirigera la deuxième guerre contre la Tchétchénie, marquée par la grande violence dont a fait preuve l'armée russe (1999-2006) et relancera les réformes (ultra-)libérales. Fin 1999, Boris Eltsine démissionne, pour des raisons de santé, au profit de Poutine, qui lui promet l'imunité malgré les nombreuses malversions financières dont on l'accuse. Il laisse la Russie dans une situation économique désastreuse.

Dans les pays occidentaux, l'image d'Eltsine est plutôt positive, il était sympathique, un peu bourru mais souvent drôle; ses frasques faisant régulièrement parler de lui dans l'actualité et dans les bêtisier... De plus, économiquement parlant, l'ouverture de la Russie et des pays de l'ancien bloc soviétique a largement profité aux pays de l'ouest.
Le souvenir laissé par la présidence Eltsine en Russie est très mitigé: d'après un récent sondage ils seraient 47% à penser qu'il a apporté plus de mal que de bien (12% ne se prononcent pas). Pourtant ce reportage de l'émission de France5 Arrêts sur Images (ASI pour les intimes, qui malheureusement n'existe plus depuis la rentrée 2007) montre que certains, notamment les journalistes, éprouvèrent de la nostalgie de l'époque d'Eltsine au moment de l'hommage national qui lui fut rendu en 2007, les premières funérailles religieuses d'un dirigeant russe depuis l'époque des tsars:


LIENS ET SOURCES:
J.-M. SAUVIER, "Boris Eltsine, l'homme époque" dans Le Monde Diplomatique (2007)
Article Boris Eltsine sur Wikipedia

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