lundi 15 décembre 2008

1S1: La Belle Epoque (assez urgent)

Affiche typique de l'art nouveau de la Belle époque qui présente ici une des attractions phares de l'exposition universelle de Paris en 1900, point de départ de ce temps, souvent décrit comme un paradis perdu. Un article sur "l'art nouveau" à la Belle époque sur herodote.net.

Les 1S1 qui n'ont pas pu (ou pas voulu) venir en cours samedi matin en raison du blocus sont priés de bien vouloir lire le texte mis en ligne ci-dessous et répondre aux questions posées pour jeudi après-midi.



Pour vous mettre dans l'ambiance je vous propose cette vidéo réalisée le 9 août 1900 par Thomas Edison, sans doute un des premiers travelling du cinéma permis par le tapis roulant installé pour l'exposition universelle:


J'en profite enfin pour vous rappeler que le cours de samedi sera déplacé à vendredi (je vous en dis plus mercredi)

Deux nouveautés sur ce blog



Article rapide pour vous signaler deux nouvelles rubriques à suivre sur ce blog:

"La curieuse revue du web"
(colonne de droite, partie verte)

Les articles à ne pas manquer sur le net pour compléter et personnaliser les rubriques d'informations déjà existantes. Pour ceux qui ne les auraient pas remarquées, elles sont dans la colonne de droite (partie bleu):

Les pros de l'info: liens vers les meilleurs sites d'info (Euronews, Le Monde) et vers des sites plus spécialisés comme Madmundo qui propose une info altermondialiste, des blogs de caricaturistes ou la chaîne youtube du cultissime "NoComment". Cette rubrique est susceptible d'évoluer.

Les podcasts: L'info internationale sur RFI pour l'audio et sur France 24 pour les vidéos et des regards plus décalés sur l'actualité avec les télézappings de la rédaction de lemonde.fr et l'actu en images de Rue89. Ces rubriques évoluent régulièrement, n'oubliez pas d'y jeter un oeil ou une oreille.


Cette nouvelle rubrique sera essentiellement en lien avec le programme et l'actualité de l'éducation, mais j'y mettrai également des articles plus insolites ou des annonces d'évènements en tous genres (notamment sorties de films ou livres et émissions télé). Attention certains articles ont une "durée de vie" limitée (notamment pour Le Monde et Le Courrier International)

"Gratuit et légal"
(colonne de droite, partie bleue)

Soucieux de trouver une solution à la crise du disque tout en profitant des possibilités offertes par internet, de plus en plus d'artistes et de labels proposent de la musique en téléchargement gratuit: une alternative crédible au peer2peer?


L'objectif de cette rubrique, qui vient compléter la bande originale du blog que vous connaissez déjà, et qui évoluera très régulièrement, est de vous inviter à la découverte d'artistes et de nouvelles sonorités...je suis bien sûr ouvert à toutes vos propositions pour élargir les champs musicaux de cette "playlist" de téléchargements (avis notamment aux amateurs de rock...domaine que je ne maitrise pas vraiment, hormis les classiques bien sûr).

Je précise que pour certains morceaux le logiciel iTunes est nécessaire.

mercredi 10 décembre 2008

Les 60 ans de la DUDH (10 décembre 1948)

Le 10 Décembre 1948, les 58 États membres de l'Organisation des Nations Unies (ONU), réunis en Assemblée générale au Palais de Chaillot, à Paris, adoptent la Déclaration universelle des droits de l'homme, un texte définissant les droits de base devant s'appliquer à tous les êtres humains.... La suite sur Un petit coin de Paradis.

Pas de longs discours aujourd'hui mais une vidéo présentée par Amnesty International* pour célébrer le texte dont cette ONG se fait le défenseur. Les 30 articles sont énumérés par une voix un peu monotone mais ils sont chacun illustrés par des animations graphiques très originales et assez plaisantes. Personnellement j'aime beaucoup l'article 7: "Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi. Tous ont droit à une protection égale contre toute discrimination qui violerait la présente Déclaration et contre toute provocation à une telle discrimination". Et vous lequel préférez-vous?



*Amnesty International: l'ONG, fondée en 1961, publie chaque année un rapport sur les atteintes aux droits de l'homme dans le monde. Petit état des lieux avec ce document en pdf qui met en relation les promesses de 1948 et la réalité de 2008.

Pour ceux qui ont le temps, et qui voudraient mieux appréhender les enjeux actuels de ce texte majeur dans l'esprit mais qui peine à être appliqué, jetez un oeil à cette série d'articles:
  • Le texte (et le préambule) sur le site des Nations Unies (il y a aussi un petit quizz, j'ai fait 4/5 en me trompant à la dernière...rageant)
  • Un article historique: René Cassin, "Le premier résultats d'une croisade", Le Monde, 14 décembre 1948. L'un des auteurs de la Déclaration universelle des droits de l'homme présente son texte et les difficultés auxquelles il doit faire face dès sa naissance marqué par l'enthousiasme mesuré de l'URSS (en 1948, c'est la guerre froide!) qui s'oppose à tout caractère obligatoire de la déclaration: chaque Etat doit appliquer les droits comme il l'entend. Cassin est conscient des limites du texte et conclue: "La clé de l'efficacité de la Déclaration universelle des droits de l'homme se trouve donc dans une collaboration loyale des Etats avec les Nations unies et leurs organisations spécialisées. Mais celle-ci est elle-même subordonnée, en définitive, à l'appui que chacun des hommes de la terre, fût-ce le plus simple, voudra donner à ceux qui défendent ses droits".
  • LeMonde.fr propose aussi une vidéo de 1968 dans laquelle René Cassin, "fantassin des droits de l'homme", qui vient alors de recevoir le Prix Nobel de la Paix, fait un bilan "20 ans après". Très instructif.
  • Les enjeux actuels de la DUDH: "Un anniversaire mais pas la fête" interview de Patrick Baudoin, Président de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH).
  • Rue89 propose un court métrage réalisé pour ce 60ème anniversaire: Impasse du réalisateur néerlandais Bram Show réalisé dans le cadre d'un projet cinématographique intitulé "Histoire des droits de l'homme". Aussi simple que réussi.
A TELECHARGER LEGALEMENT SUR CE BLOG: L'émission "2000 ans d'histoire" (présentée par Patrie Gélinet diffusée chaque jour sur France Inter de 13h30 à 14h - - mais disponible à tout moment grâce au web 2.0) du 10.12.2008 est consacrée à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, avec pour invité. Emmanuel Decaux (directeur du Centre de recherche sur les droits de l’homme et le droit humanitaire de l’université Panthéon-Assas Paris II et membre du Comité consultatif du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies).
Les illustrations sonores utilisés dans cette émission sont toujours passionnantes (ici un extrait de l'"ONU Samba" par Le Régisseur Albert, savoureuse chanson réaliste de l'époque). Vous pouvez directement la télécharger depuis ce blog grâce au podcast proposé par cette station de radio du service publique (clique-droit sur le lien situé dans la colonne de droite)... pour l'écouter grâce à aux baladeurs numériques qui ne quittent plus vos oreilles...

mardi 9 décembre 2008

Mise au point sur le choc des civilisations

Caricature de Gavin Coates pour l'Asia Times Online illustrant violemment le choc des civilisations (2004): entre le consumérisme occidental et le fondamentalisme islamique, la civilisation est la grande perdante.

Le choc des civilisations est la règle (Fernand Braudel)

Immense historien français, Fernand Braudel (1902-1985) s'est très tôt intéressé au thème des civilisations. Auteur, en 1963, d'un manuel d'histoire intitulé Le Monde Actuel: histoire et civilisation, il y définit les critères de définition des grandes civilisations. La partie centrale de ce manuel sera rééditée en 1987 sous le titre Grammaire des civilisations, un ouvrage référence, dont Samuel Huntignton s'inspira pour ses travaux. Pour Braudel, les civilisations sont des espaces, des sociétés, des économies et des mentalités collectives. Il définit plusieurs grands ensembles répartis en deux grandes sous -ensembles:
  • Les civilisations non-européennes: Islam et monde musulman, le continent noir, l'extrême-orient (Chine, Inde, Japon et extrême-orient maritime).
  • Les civilisations européennes: Europe, Amérique (Amérique latine et Etats-Unis), l'autre Europe (Russie puis URSS).
Ce qu'il est essentiel de retenir chez Braudel pour mieux comprendre les enjeux de la thèse d'Huntington, c'est son analyse des rapports entre civilisations que l'on peut résumer par cette citation: "Les chocs violents de civilisations: le raisonnement, jusqu'ici, suppose des civilisations en rapport pacifiques les unes avec les autres, libres de leurs choix. Or les rapports violents ont souvent été la règle. Toujours tragiques, ils ont été assez souvent inutiles à long terme". L'auteur développe ensuite les exemples de la romanisation de la Gaule (exception qui confirme la règle), de la colonisation (définie ici comme "la submersion d'une civilisation par une autre") qui est considérée comme un "fiasco", et des esclaves noirs d'Afrique envoyés au Brésil qui s'ils adoptent le christianisme vont préserver et développer leurs pratiques religieuses et culturelles (pour un syncrétisme encore vivant aujourd'hui), jusqu'à former des républiques indépendantes qui seront réprimées dans le sang. Huntington n'aurait donc rien inventé! Voyons de plus près ce qu'il a voulu dire...


La thèse post-Guerre froide d'Huntington

Samuel P. Huntington (né en 1927), est un professeur de science politique à Harvard, de tendance conservatrice (il a été membre du Conseil de sécurité sous Jimmy Carter). Il a d'abord abordé sa thèse dans un article de la revue Foreign Affairs en 1993: "The clash of civilizations ?" (notez le point d'interrogation). Il la développe ensuite dans un ouvrage publié en 1996, un best-seller intitulé: Clash of Civilizations. Remaking of World Order (notez la disparition de la forme interrogative...). Qu'y a-t-il dans ce livre? Le contexte est fondamental pour comprendre la pensée de l'auteur: elle s'inscrit dans le début de la période "post-Guerre froide" et c'est d'ailleurs la fin de ce monde bipolaire (USA vs URSS) qui plonge le monde dans le choc des civilisations: il n'y a plus d'idéologies, c'est donc la culture, et par extension les civilisations, qui permettent aux hommes de se positionner sur l'échiquier mondial. Ce sont aussi les cultures, et plus particulièrement les religions, qui engendrent désormais les conflits et les alliances entre Etats. Face à un monde devenu multicivilisationnel (la Guerre froide aurait éliminé les civilisations?) et une nouvelle concurrence économique (des pays d'Asie essentiellement), l'occident, qui a échoué dans sa tentative d'universaliser son modèle (occidentalisation), serait menacé: "Nous sommes au zénith, et le déclin nous menace. Dans les affaires humaines, il y a le flux et le reflux. Prenez la bonne vague et elle vous porte au succès. Mais si vous la laissez passer, c'est le naufrage et l'ensablement. Appareillons à marée haute et prenons le bon courant, sinon notre cause est perdue." (source). Deux civilisations sont principalement visées par Huntington: l'Islam (essor démographique et poussée fondamentaliste pour un cocktail explosif) et les civilisations asiatiques (essor économique, militaire et politique): "Les conflits du futur viendront probablement de l'interaction entre l'arrogance occidentale, l'intolérance islamique et l'affirmation chinoise". Si le livre fut un succès, il faut préciser que c'est surtout après le 11 septembre et grâce à l'administration Bush, qu'il est devenu une sorte de Bible...

Les civilisations du monde selon Samuel P. Huntington
(source: Le Dessous des cartes, 2007, Arte)


Réactualisation (et réinterprétation) de la thèse après les attentats du 11 septembre 2001.

En décembre 2001, la revue Atlantic Monthly fait de Samuel Huntington un "prophète" dont les prédictions ont été "terriblement validées" par les attentats du 11 septembre. Il est invité par George W. Bush a donné une conférence à la Maison Blanche sur le thème du "choc des civilisations". L'administration américaine trouve en effet chez Huntington le concept dont elle a besoin pour justifier sa réponse aux attentats, et sa lutte acharnée contre le terrorisme des fondamentalistes musulmans, en particulier en Irak et en Afghanistan. La thèse d'Huntington déjà assez simple va être réduite à un affrontement entre le Bien et le Mal... Pourtant les actions entreprises par Washington au nom de ce "choc des civilisations" ne respectent pas les analyses proposés par Huntington pour éviter ce choc, il prévenait en effet: "Les Etats-Unis ne peuvent désormais prétendre dominer le monde. Ils ne peuvent pas non plus l'ignorer. Ni l'internationalisme, ni l'isolationnisme, ni le multilatéralisme, ni l'unilatéralisme ne peuvent servir les intérêts américains. Ces intérêts seront mieux défendus si les Etats-Unis évitent de prendre des positions extrêmes et adoptent une politique atlantiste de coopération étroite avec leurs partenaires européens, afin de sauvegarder et d'affirmer les valeurs de leur civilisation commune". Il insistait surtout un point fondamental pour "préserver la cvilisation occidentale": "Il est de l'intérêt des Etats-Unis et des pays européens [...] enfin et surtout, d'admettre que toute intervention de l'Occident dans les affaires des autres civilisations est probablement la plus dangereuse cause d'instabilité et de conflit généralisé dans un monde aux civilisations multiples". Il y a donc bien eu réinterprétation des thèses d'Huntington si l'on considère l'intervention en Irak en 2003 comme un acte unilatéral relevant de positions extrêmes, basées sur des mensonges...

Une thèse critiquée: Le Dessous des cartes (Arte)

En 2002: "Choc des civilisations: une autre lecture"
Cette émission (que l'on a vu en classe) s'efforce (J.-C. Victor et Huntington ne partiront pas en vacances ensemble...) de démontrer que le découpage civilisationnel du monde proposé par Huntington répond davantage à une vision américano-centrée du monde qu'à une tentative de définir des aires de civilisation. Ainsi il est notamment expliqué comment ici les religions sont avant tout un prétexte pour expliquer des conflits de territoires et de pouvoir.



Lien vers les cartes de ce documentaire sur le site d'Arte.

En 2007: "Civilisations: du choc à l'alliance"
5 ans après la première remise en cause, l'émission s'attarde ici sur les origines historiques des tensions entre monde islamique et monde occidental: la question palestinienne, la politique américaine dans le Golfe et le cas de l'Afghanistan sont notamment analysés, dans le but de démontrer que le terrorisme n'est pas le seul facteur explicatif des tensions islam-occident. La conclusion de l'émission est particulièrement édifiante.



Lien vers les cartes de ce documentaire sur le site d'Arte

La critique d'Yves Lacoste et les "aires de civilisation"

Dès 1997, le géographe Yves Lacoste remet en cause de découpage de l'américain: pour lui, il y a cinq grandes aires de civilisation, liées aux religions (et non 7 à 9 comme pour Huntington).Une aire de civilisation c'est, selon les Instructions officielles, "une entité géographique pouvant être considérée comme un espace culturel fondé sur un ensemble de caractères matériels , moraux, religieux et linguistiques , artistiques et sociaux commun à une société ou à un groupe de sociétés. Une aire de civilisation ne peut donc s’identifier à un seul trait culturel. Les critères de définition sont multiples mais on considère que les langues et les religions sont des facteurs déterminant dans l’identification des aires de civilisation".


Cette carte est elle aussi critiquable (l'Afrique subsaharienne n'y est pas représentée) mais elle a l'avantage de démontrer que selon les représentations du monde des auteurs, les cartes des civilisations ne sont pas les mêmes. Il n'existe donc pas une carte définitive des civilisations...

Les aires géoculturelles, un moyen efficace de cartographier une réalité complexe?

Sur le site de l'académie de Nantes se trouve pourtant une construction cartographique de Emmanuel Brunet qui propose une alternative intéressante aux modèles présentés ci-dessus. On ne parle plus ici de civilisations mais d'"aires géoculturelles" construites à partir de sources multiples (manuels, atlas, thèse et critiques de Samuel Huntington).


Le principal avantage de cette carte (cliquez dessus pour l'agrandir) est de montrer à la fois la complexité du découpage civilisationnel et la diversité qui caractérise ces espaces. Enfin, la localisation des conflits illustre qu'il s'agit plus souvent de luttes internes que de choc entre le monde musulman et l'occident.

LIENS POUR APPROFONDIR:

dimanche 7 décembre 2008

Filmer 14-18: "Joyeux Noël" et "Le voyage de la Veuve"

Extrait de la bande-dessinée de Jacques Tardi intitulée "C'était la guerre des tranchées" publiée en 1993 (source: fnac.com). Cet auteur prenait déjà le parti de montrer l'absurdité de la guerre et les souffrances des soldats.


Deux films qui évoquent la Grande Guerre, un mois après le 90ème anniversaire du 11 novembre, à voir cette semaine. Filmer la première guerre mondiale, sous quelque forme que soit (documentaires, fictions, docu-fictions), est autant un acte d'écriture de l'histoire que de construction de la mémoire. Les partis pris des réalisateurs s'inscrivent alors dans le débat historiographique (la science qui fait l'histoire de l'histoire et analyse les différents courants historiques) et provoquent des polémiques plus ou moins vives. L'histoire de la Première Guerre mondiale est fortement marquée par la "querelle" qui opposent deux courants d'historiens sur la question de la façon dont les soldats se sont engagés dans la guerre, consentants ou contraints (ce dont nous avons parlé en classe pour essayé de savoir si les mobilisés étaient partis la "fleur au fusil"). Il y a donc d'un côté l'Historial de la Grande Guerre de Péronne et l'équipe d'Annette Becker et de Stéphane Audouin-Rouzeau, l'école dite du consentement, de l'autre le CRID 14-18 (Collectif de recherche international et de débat sur la guerre de 1914-1918), appelée école de la contrainte, emmenée notamment par Nicolas Offenstadt. Le débat accorde un rôle important à la façon dont ces questions d'ahésion ou de refus de la guerre, par les soldats mais aussi par l'arrière, sont traités dans les médias: c'est un peu "Le Bruit et la Fureur" (documentaire de 2008 diffusé sur France 2 le 11 novembre dernier, et qui insiste sur la déshumanisation de soldats qui auraient supporté et contribué à l'horreur au nom de la haine et du patriotisme, voir ici) contre "Joyeux Noël" (film de 2005 diffusé ce soir sur TF1, qui prend le parti d'une guerre imposée par les reponsables de l'armée aux soldats qui n'en voulaient pas et qui cherchaient à éviter la guerre par diverses stratégies, voir ici). Pour faire le point sur ces questions intéressantes je vous propose la lecture de deux articles:
Les deux films proposés cette semaine reflètent ce débat: si le premier montre clairement le parti-pris de soldats contraints d'obéir aux ordres de leurs supérieurs et à la pression de l'opiinion publique, le second, soucieux de démontrer l'absurdité de la guerre ne veut pas occulter, selon le réalisateur, la brutalisation et la haine qui motivait les troupes: "Il faut en finir avec la vision parfois béate d’une fraternisation entre Français et Allemands. Il y avait de la haine, du racisme, de la xénophobie. Des deux côtés. Il faut oser parler de cette violence, dont l’on ressent les terribles répercussions dans la scène du mariage par exemple (où chacun y va de son commentaire sur "l’odeur des Boches"). La guerre conduit à une certaine forme de folie…".

"Joyeux Noël" de Christian Carion (2005), dimanche 7 décembre 2008, TF1, 20h50.

Affiche du film (source: amazon.fr)

Le synopsis: "24 décembre 1914 : une veillée de Noël, sur le front, dans le Nord de la France, où se font face les tranchées écossaises et françaises d’un côté, et allemandes de l’autre. Et puis un air de cornemuse ou la voix d’un ténor allemand qui s’élèvent, et le miracle se produit : on fraternise ! Les adversaires redeviennent des hommes que tout rapproche, les souvenirs, les familles, le foot, la religion aussi... Longtemps occultées, ces scènes de fraternisation ont existé. Christian Carrion réussit à les mettre en scène avec un sens de l’authenticité qui fait sourdre une émotion poignante. Parfaitement servi par une distribution internationale judicieuse, le film est un appel à s’interroger sur les racines de ce conflit destructeur, et un manifeste pacifiste, traversé par un esprit européen vibrant." (source: cinehig.clionautes.org)

Le travail historique du réalisateur: "Le réalisateur a appris qu’il y a avait eu des actes de fraternisation en Europe sur le front occidental qui s’étendait d’Ostende à Bâle. Son idée fut de concentrer en un seul lieu la plupart des témoignages qui ont fait état de tels actes. Il a fait le choix de placer son film quelque part dans le Nord (dont il est originaire), une zone de combats entre Arras et Lens. De fait, sur cette partie du front, les armées française et britannique étaient bel et bien côte à côte. De plus, dans les archives, il avait trouvé un témoignage rapportant que le soir de Noël, une cornemuse écossaise (instrument qui le fascine) avait répondu à un harmonica allemand. Christian Carrion rappelle que les actes de fraternisation ont effectivement existé durant le Noël 1914. Leur but était avant tout pour les soldats de « plus durer », c’est à dire de se protéger des obus, des mines. Un témoignage anglais fait mention du fait que les Anglais montraient parfois aux Allemands où ils avaient placé des mines sur le no man’s land, pour les « épargner » (cette anecdote n’est pas reprise dans le film). Les fraternisations de Noël 1914 ont pu exister car, contrairement aux années suivantes, on n’a pas encore instauré « l’exemple ». D’ailleurs, dans le traitement par l’Etat Major de ces actes, il y a la volonté de ne rien ébruiter, d’éloigner, sans réprimer, les régiments contaminés (fin du film avec le départ sur le front de l’Est des Allemands). Des tentatives de fraternisation ont bien eu lieu en Noël 1915 mais les Etats Majors s’y étaient préparées. Des endroits du front réputés trop calmes ont ainsi été volontairement bombardés, pour éviter de voir se reproduire de telles situations. Après 1915, c’est impossible : il y a notamment le tournant de Verdun avec les gaz. La guerre a fini par pourrir les cœurs. La naïveté de 1914 a disparu. Un travail étroit de collaboration a également été mené pour soigner les décors, notamment la reconstitution de l’arrière mais aussi des différentes tranchées (française, écossaise et allemande), qui devaient véritablement marquer l’identité de chaque peuple européen. Pour éviter que les acteurs respectent trop « le costume », le réalisateur, avant de tourner, a demandé qu’ils subissent une semaine de préparation militaire intense, avec les costumes d’époque ! Il fallait cela pour qu’ils n’hésitent pas à souiller l’uniforme, comme les soldats de 1914. Le but était de renforcer la crédibilité du film et d’éviter les défauts du film en costumes. Ce travail de reconstitution apparaît dès la première séquence du film où 3 enfants de chaque pays récite des poèmes nationalistes et xénophobes, devant un tableau noir . Le but était de marquer l’endoctrinement en Europe, via notamment l’école (Christian Carrion rappelle par ailleurs le rôle de Raymond Poincaré en France qui, lorsqu’il était ministre de l’Instruction en 1895, avait instauré les exercices de tir dans les écoles et l’instauration du port du cartable, prélude au barda du militaire). Autre élément d’histoire, le discours prononcé par l’évêque britannique qui vient remotiver les troupes écossaises et les inciter à se transformer en « guerriers de Dieu ». Le texte est tiré d’un discours prononcé par un évêque anglican à Westminster en décembre 1914. Ce personnage est le seul que le réalisateur a souhaité « charger »... Il fait écho à l’actualité (discours de Bush), de la même façon que le sermon du pasteur écossais, lors de la messe confraternelle dans le no man’s land, est aussi en référence à l’actualité brûlante...Deux historiens ont collaboré à ce film, notamment Rémi Cazals*, spécialiste de la Grande Guerre." (source: cinehig.clionautes.org)

*Rémi Cazals est membre du CRID14-18 ce qui peut expliquer la défense du film de cette critique, sur le site du collectif.

La bande annonce: à retrouver sur le très beau site officiel du film


"Le voyage de la Veuve" de Philippe Laïk (2008), mardi 9 décembre 2008, France2, 20h50.

Affiche du téléfilm (source: amazon.fr)

Le synopsis: "Durant la 1ère Guerre Mondiale, rompant avec plus de cinquante ans d’abolition de fait de la peine de mort, le royaume de Belgique demande à la France de lui prêter une guillotine et un bourreau. Une escorte part de Paris pour rejoindre Furnes et rencontre bien des difficultés, transportant la Veuve à travers le champ de bataille.
A l’intérieur de l’escorte, des dissensions se font jour entre pacifistes abolitionnistes et ceux qui veulent mener la mission à son terme coûte que coûte. Ainsi, comble de l’absurdité, pour tuer un homme de plus, d’autres hommes vont tomber…" (source: cinemotions.com)

Interview du réalisateur: "C’est un ami belge qui m’a raconté l’histoire de l’exécution de Ferfaille. J’étais sidéré. Tout ce périple dans un pays rongé par quatre ans de guerre, dans l’unique but de tuer une personne supplémentaire ! J’y ai tout de suite vu la matière d’un film métaphorique sur l’absurdité de la guerre, sur ses ravages, sur la question de la peine de mort et sur l’implacable bêtise de la machine d’Etat. Il y avait cent cinquante mille raisons de ne pas décapiter Ferfaille. De ne pas envoyer une guillotine française en Belgique… Tout le monde en était convaincu. Pourtant, raison d’Etat oblige, chacun a fini par s’y résoudre. Il fallait accepté de jouer son rôle de petit engrenage dans cette triste machinerie. "La discipline fait la principale force des armées”, dit-on… Je dois préciser que France 2 a tout de suite montré beaucoup d’enthousiasme pour ce projet. Cette confiance nous a fait pousser des ailes — nous, c’est-à-dire mon producteur Alain Drahy et moi-même — pour livrer un film original, dans tous les sens du terme..." [...] "Contrairement à ce que l’on peut imaginer, le langage est tout à fait authentique. On disait “putain !” dès Flaubert... Avec mon complice et co-scénariste Jean Samouillan, nous nous sommes replongés dans Céline, Aragon, Blaise Cendrars pour nous imprégner de l’époque. D’un point de vue historique, le film est irréprochable. L’action se situe entre le 21 et le 26 mars 1918 et tout ce que nous montrons en arrière-plan est tiré de cette courte période : la bataille de la Somme, les lignes anglaises transpercées par les lignes allemandes, les premiers tirs de la grosse Bertha, etc..." (source: docandfiction-tv.fr)

Autre interview de Philippe Laïk et dossier sur "Le voyage de la veuve" sur teledoc (format pdf)

Bonus: La chanson de Craonne (1917)

Cette chanson est le symbole du refus de la guerre de ceux qui se considèrent comme des "sacrifiés". Le CRID14-18 y consacre donc un article très complet. Je vous en ai cité quelques paroles en cours, voici la musique et le chant de Marc Ogeret. Pour en savoir plus (paroles et histoire de cette chanson) je vous conseille la lecture de l'article de M. Augris sur son blog pour les première: "La chanson de Craonne".

vendredi 5 décembre 2008

Torah, Bible et Coran: l'expo de la BnF

Abraham, père des croyants et fondateur du monothéisme, est présent dans les trois grands livres du monothéisme, que vous propose de découvrir, dans les moindres détails, la Bibliothèque nationale de France. Ici, Rembrandt, peintre hollandais du XVIIème, représente Dieu venant annoncer l'alliance (acte fondateur du monothéisme) à Abraham, à terre, reconnaissable grâce à son bâton.

Il faut absolument parcourir la très belle exposition virtuelle de la BnF consacrée aux trois grands livres monothéistes pour mieux comprendre les univers religieux de la Méditerranée au XIIème siècle: la Torah pour les juifs, la Bible pour les chrétiens, le Coran pour les musulmans ont chacun leurs spécificités mais possèdent de nombreux points communs. Ils sont des objets sacrés, religieux mais également culturels, notamment par le fait qu'ils ont largement contribué à fixer les langues, les traditions et même les calendriers. En effet, chaque religion s'est dotée d'une "date de naissance" liée à un évènement fondateur: la création du monde pour les juifs (-3790), la naissance du Christ pour les chrétiens (0), la date du départ (l'hégire) de Muhammad de La Mecque vers Yathrib pour les musulmans (622). Ces dates ont avant tout une valeur sacrée, même si c'est le calendrier chrétien qui fait référence dans nos sociétés. Aujourd'hui, plus de 3 milliards de personnes pratiquent une religion qui se réclame de l'un de ces livres (2,1 milliards de chrétiens, 1,5 milliards de musulmans, 14 millions de juifs - ces chiffres sont avant tout à considérer comme des ordres de grandeur, il est en réalité très difficile de définir précisement le nombre de pratiquants de chaque religion...si le sujet vous intéresse je vous conseille la lecture de ce document pdf très bien illustré et proposé par l'Université Tout Âge de Lyon: Les grands groupes de religions et croyances dans le monde. Le tableau proposé par le Quid.fr est lui aussi très complet).

Carte par anamorphose de la répartition des principales religions dans le monde
(source: Atlas des religions, collection Autrement, 2002, pris sur le site du CNRS)


Je propose un petit parcours guidé pour ne pas vous perdre dans l'immensité de cette exposition: (je vous invite à commencer votre visite par les repères chronologiques afin d'avoir les idées claires sur les contextes dans lesquels sont successivement apparus ces livres).
Affiche de l'exposition de 2006. Aujourd'hui les trésors rassemblés sont toujours disponibles sur internet. Le symbole choisi est assez clair: le livre est le lien entre Dieu et les hommes.

*vous aurez noté que la BnF a choisi de ne pas franciser en Mahomet le nom de prophète des musulmans.

Vous pouvez bien sûr vous servir de ces pages pour réaliser le travail demandé sur la civilisation musulmane au XIIème (pour mercredi) et sur Jésus (pour vendredi).


Quelques articles de mon ancien blog (destiné aux collégiens) qui abordent les questions religieuses évoquées en cours:
  • Le Temple de Jérusalem, la ville trois fois sainte: un épisode du Dessous des cartes retrace l'histoire mouvementée de la ville sacrée des trois grandes religions monothéistes. Voir pourrez aussi y voir des images et une visite virtuelle du Temple de Salomon, dont le Kotel (ou Mur des Lamentations) est un des lieux les plus importants du judaïsme.
  • La Kaaba de La Mecque, premier lieu saint de l'Islam: à la découverte, en vidéo notamment, de la Masjid al-Haram (Mosquée sacrée) où se trouve notamment la fameuse Pierre noire, héritage de la religion de l'Arabie pré-islamique (pour plus d'information je vous recommande la page consacrée à cet objet sur le site athéisme.fr, un site engagé comme l'explique la page d'accueil, je rappelle que l'athéisme refuse l'existence des divinités, mais c'est l'article le plus complet que j'ai pu trouvé sur la question: article ; si vous avez d'autres liens à me proposer n'hésitez surtout pas). Je vous recommande aussi de ne pas rater les expositions virtuelles du site de l'Institut du Monde Arabe de Paris, en particulier celle consacrée à l'âge d'or des sciences arabes. J'ajoute que vous pouvez découvrir le site de la mosquée grâce à wikimapia. J'avais aussi écrit un article sur la mosquée de Kairouan (Tunisie), la plus grande du Maghreb, construite au VIIème siècle et classée au patrimoine mondial de l'humanité en 1988.
  • Qui sont les Hashishins?: exemple de secte (groupe de personnes qui s'éloigne de l'enseignement officiel de la religion dont il se réclame) au XIIème siècle dans le monde musulman. L'histoire de cette secte a été popularisée par l'aventure étymologique de son nom, qui aurait donné le mot français "assassins"...

lundi 1 décembre 2008

Mondialisation...dernières révisions!

Le slogan altermondialiste "Un autre monde est possible" gentillement caricaturé par Colcanopa, qui travaille régulièrement pour LeMonde, Rue89 et le journal Décroissance. Plus d'infos sur son blog.

Pour vous aider à préparer l'étude d'un ensemble documentaire sur le chapitre de la mondialisation (qui aura lieu mercredi) je vous propose divers liens et informations sur cette fameuse mondialisation:
  • Les cartes de la mondialisation: comme promis voici le dossier spécial "cartes de la mondialisation" que vous pouvez désormais télécharger sous le format .rar (archive à décompresser qui nécessite le mot de passe donné en classe...vous pouvez me le demander par mail si vous ne l'avez pas soigneusement noté...). Pour connaître la procédure de téléchargement (assez simple) vous pouvez vous rendre sur cet article. Je vous recommande également de compléter ce dossier à l'aide de l'article "Cartographier la mondialisation" qui offre plusieurs liens très utiles. N'hésitez pas à vous entrainer à faire des croquis et schémas, je me ferai un plaisir de vous corriger.

    Cartographier la mondialisation.rar

  • L'île aux fleurs: je vous ai parlé de ce documentaire en classe à propos de l'altermondialisme et des inégalités croissantes. Ce court-métrage de 1989 (qui a obtenu l'ours d'argent dans sa catégorie au festival du film de Berlin) est réalisé par le brésilien Jorghe Furtado et est un grinçant regard sur la mondialisation, voire sur l'humanité. Le réalisateur propose de suivre le parcours d'une tomate, de sa récolte à son point de chute, la décharge de l'île aux fleurs à Porto Alegre. Ce film est avant tout un pamphlet qui dénonce la pauvreté, une pauvreté à laquelle on s'est tellement habitué qu'on ne la voit plus vraiment. Le parti pris d'une narration très didactique, explicative, est expliqué par le réalisateur: "Ce texte, je l’ai finalement écrit en trois jours. J’ai regroupé les données que j’ai obtenues dans un certain ordre, qui est le mien. Je voulais un texte comme un message envoyé à Pluton, comme si j’allais expliquer la situation à une personne qui ne connaissait pas la différence entre une poule et un être humain. Cette logique sous-tend ce texte. Mais le problème résidait dans le fait qu’il pouvait s’achever n’importe où. En liant une chose à une autre, cet exercice de langage pouvait durer indéfiniment. La fin de mon texte reprenait en fait mon malaise initial: existe-t-il quelque chose de plus grand que la logique, quelque chose de plus puissant que le raisonnement? J’ai alors emprunté une phrase de Cecilia Meirelles pour finir. C’est une formule circulaire, un casse-tête, une métaphore en forme de spirale: ‘Liberté est un mot que le rêve humain alimente. Il n’existe personne qui l’explique et personne qui ne le comprenne’. Ainsi, si on ne sait pas pourquoi les choses ne vont pas, on n’a aucun moyen de les expliquer c’est une caractéristique de l’être humain". Pour en savoir plus sur ce film inclassable qui, malgré son âge (il a 20 ans!!) reste une référence pour les altermondialistes, allez jeter un oeil à la très complète critique proposée par Guillaume Massart sur le site filmdeculte.com.

  • Le conteneur de la BBC: Le projet "The Box" lancé en septembre dernier par la célèbre chaîne britannique, consiste à suivre au jour le jour, grâce à une balise GPS, un conteneur (Unité de Transport Intermodal standardisée) siglé BBC et rempli de bouteilles de whisky afin de comprendre les chemins de la mondialisation et les enjeux du commerce international. Parti d'Ecosse vers la Chine, il est resté un long moment à Shangaï (le plus grand port du monde), puis a repris son voyage, en direction de Los Angeles, chargé cette fois-ci d'accessoires de mode. Cliquez sur l'image ci dessous pour visiter le site du projet "The Box" qui propse de nombreuses vidéos et bien sûr la carte (map) pour suivre, quasiment en direct, l'itinéraire du conteneur. Le transport de marchandises par porte-conteneur s'est beaucoup développé depuis les années 1960 et représente aujourd'hui 90% du marché (source). Pour en savoir plus sur les conteneurs: "Conteneurisation et mondialisation" et "Des porte-conteneurs de plus en plus grands" sur le blog de M. Augris ; un diaporama sur le blog d'Alex Sauvey et les articles richement illustrés "Conteneurs" et "Porte-conteneurs" sur wikipedia.
  • Liens divers sur la blogosphère histoire-géo à propos de la mondialisation: les thèmes de la mondialisation sont si nombreux qu'il est difficile, voire impossible, de tous les aborder en détail en cours ; d'où l'utilité des blogs pédagogiques qui permettent de s'attarder un peu plus sur des exemples précis. Voici une petite sélection , sans ordre établi et non exhaustive, d'articles réalisés par mes collègues sur leurs sites (en général disponibles dans la liste des liens):
  1. "Altermondialisme et commerce équitable" sur le blog histoire-géo du lycée Marcel Sembat de Sotteville (76).
  2. Compilation d'article sur la mondialisation écrits par Rihard Tribouilloy. Je vous recommande particulièrement ceux sur Dubaï, le GATT et l'OMC, le marché du pétrole (c'est une trilogie) et le canal de Panama. Il vous propose également un quizz sur la mondialisation.
  3. Les articles du blog Un petit coin de paradis consacrés à la mondialisation, avec notamment ceux sur les délocalisations, les réfugiés et le G20.
  4. Faire le point sur la mondialisation sur le blog de Thomas Galoisy.
  5. La chanson "Ordre mondial" de Keny Arkana décortiquée sur l'histgeobox.

  • Bonus: la méthode pour l'EED (il y a 3 pages, assez courtes, les deux dernières sont les plus intéressantes pour votre évaluation de mercredi).